France : liberté es-tu là ?

France : liberté es-tu là ?

France : liberté es-tu là ?

 

Pour Bastiat l’Homme est une force qui est libre.

L’essence de l’être humain réside dans ses droits naturels. « Personnalité, Liberté, Propriété, — voilà l'homme. » La Loi (1848). Ils sont liés. Détruire l’un détruit les autres.

Bastiat ajoute que « L'échange est un droit naturel comme la Propriété. Tout citoyen qui a créé ou acquis un produit, doit avoir l'option ou de l'appliquer immédiatement à son usage, ou de le céder à quiconque, sur la surface du globe, consent à lui donner en échange l'objet de ses désirs. Le priver de cette faculté, quand il n'en fait aucun usage contraire à l'ordre public et aux bonnes mœurs, et uniquement pour satisfaire la convenance d'un autre citoyen, c'est légitimer une spoliation, c'est blesser la loi de justice. » Propriété et loi (1848) L’échange libre pourrait définir la liberté économique, qui ne se limite pas à l’économie au sens étroit que nous lui donnons aujourd’hui.

Pour Bastiat « La société a pour élément l’Homme qui est une force libre. Puisque l’Homme est libre, il peut choisir ; puisqu’il peut choisir, il peut se tromper ; puisqu’il peut se tromper, il peut souffrir. » À la jeunesse française, Harmonies économiques, introduction. (1850) Il peut choisir parce qu’il y a libre choix, c’est à dire concurrence. « Il est évident que la Concurrence, c'est la liberté. Détruire la liberté d'agir, c'est détruire la possibilité et par suite la faculté de choisir, de juger, de comparer; c'est tuer l'intelligence, c'est tuer la pensée, c'est tuer l'homme. » Harmonies économiques chapitre X, Concurrence (1850)

Or « les socialistes (…) proposent de substituer la contrainte à la liberté, l’organisation artificielle à l’organisation naturelle (…) Mais la liberté n’a qu’une forme. (…) La contrainte peut se manifester, au contraire, par des formes et selon des vues en nombre infini. » À la jeunesse française, Harmonies économiques, introduction. (1850) Puisque l’Homme est une force libre, détruire la liberté c’est détruire l’Homme. Détruire les droits naturels c’est détruire l’Homme. C’est réifier l’être humain.

Il n’y a donc que deux possibilités, la liberté ou la contrainte. « On ne veut pas seulement que la Loi soit juste; on veut encore qu'elle soit philanthropique. On ne se contente pas qu'elle garantisse à chaque citoyen le libre et inoffensif exercice de ses facultés, appliquées à son développement physique, intellectuel et moral; on exige d'elle qu'elle répande directement sur la nation le bien-être, l'instruction et la moralité. C'est le côté séduisant du Socialisme.

Mais, je le répète, ces deux missions de la Loi se contredisent. Il faut opter. Le citoyen ne peut en même temps être libre et ne l'être pas. » La Loi (1848)

Il n’y a pas de « en même temps ».

 

La liberté a pour corollaire la responsabilité.

« Il ne faut pas étendre artificiellement la solidarité de manière à détruire la responsabilité ; en d’autres termes, il faut respecter la liberté. » À la jeunesse française, Harmonies économiques, introduction. (1850) Or, aujourd’hui en France, il n’y a pas grand monde qui accepte d’assumer la responsabilité de ses actes.

 

La liberté ce n’est pas céder à son bon plaisir.

« La propriété, le droit de jouir du fruit de son travail, le droit de travailler, de se développer, d'exercer ses facultés, comme on l'entend, sans que l'État intervienne autrement que par son action protectrice, c'est la liberté. » Propriété et loi (1848)

« Et qu'est-ce que la Liberté, ce mot qui a la puissance de faire battre tous les cœurs et d'agiter le monde, si ce n'est l'ensemble de toutes les libertés, liberté de conscience, d'enseignement, d'association, de presse, de locomotion, de travail, d'échange; d'autres termes, le franc exercice, pour tous, de toutes les facultés inoffensives; en d'autres termes encore, la destruction de tous les despotismes, même le despotisme légal, et la réduction de la Loi à sa seule attribution rationnelle, qui est de régulariser le Droit individuel de légitime défense ou de réprimer l'injustice.(…) Disons-le une fois pour toutes: la liberté consiste non pas seulement dans le Droit accordé, mais dans le Pouvoir donné à l'homme d'exercer, de développer ses facultés, sous l'empire de la justice et sous la sauvegarde de la loi. » Frédéric Bastiat, La Loi (1848)

Qu’est-ce que la loi ?

Pour Bastiat, la loi c’est la justice. La justice c’est faire respecter les droits naturels. « Donc, s'il est une chose évidente, c'est celle-ci: La Loi, c'est l'organisation du Droit naturel de légitime défense; c'est la substitution de la force collective aux forces individuelles, pour agir dans le cercle où celles-ci ont le droit d'agir, pour faire ce que celles-ci ont le droit de faire, pour garantir les Personnes, les Libertés, les Propriétés, pour maintenir chacun dans son Droit, pour faire régner entre tous la Justice. » La Loi (1848) Si la loi s’attache à détruire les droits naturels, comme c’est le cas dans nos sociétés collectivistes, elle est pervertie. L’harmonie sociale ne peut plus exister. La société est une société de conflits permanents plus ou moins violents. C’est ce que nous vivons.

Ce préambule explique que la société française n’est en rien libérale. Quoi qu’on veille nous faire croire.

 

Ce qu’on voit, et ce qu’on ne veut pas que nous voyions

Frédéric Bastiat a rédigé en 1850 «  Ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas ». Il écrit dans l’introduction : « Dans la sphère économique, un acte, une habitude, une institution, une loi n’engendrent pas seulement un effet, mais une série d’effets. De ces effets, le premier seul est immédiat ; il se manifeste simultanément avec sa cause, on le voit. Les autres ne se déroulent que successivement, on ne les voit pas ; heureux si on les prévoit.

Entre un mauvais et un bon Économiste, voici toute la différence : l’un s’en tient à l’effet visible ; l’autre tient compte et de l’effet qu’on voit et de ceux qu’il faut prévoir. »

C’est toujours d’actualité. Nous constatons chaque jour que les politiciens ne prévoient, ni ne maîtrisent les conséquences de leurs actes.

Par exemple : la politique de sanctions prises pour « provoquer l’effondrement de l’économie russe » est en train de mettre à genoux la, déjà bien faiblarde, économie française, et l’économie européenne en général. L’économie russe se porte bien, merci pour elle.

Par exemple : la création en 1945 de notre système collectiviste de protection sociale qui devait protéger les Français contre l’ensemble des risques sociaux. Dans le domaine de la santé il devait permettre que personne ne renonce à des soins pour des raisons financières, et que chacun soit toujours soigné selon ses besoins. Le résultat était couru d’avance. La déresponsabilisation et le fait de devoir payer pour travailler ont induit une pénurie de soins, flagrante depuis quelques années. Beaucoup de Français « renoncent » ( il serait plus correct de dire « n’ont pas accès »), à des soins « gratuits », mais qui n’existent pas, ou ne sont plus disponibles. Quand à la protection vis à vis des risques sociaux l’appauvrissement de la classe moyenne et la misère de la classe pauvre en démontrent l’échec complet.

 

Aujourd’hui, « Ce qu’on voit et ce qu’on ne veut pas que nous voyions », décrirait bien la situation des libertés dans notre pays.

 

La liberté de pensée et d’opinion mise à mal :

Nous souffrons en France d’un manque de liberté économique, et de liberté politique au sens large, incluant la liberté d’opinion et d’expression. Nous étouffons sous le joug du politiquement correct, de l’histoire officielle, de la vérité officielle, de la science officielle, et du wokisme officialisé.

Il n’y a pas besoin de recourir à un ministère de l’information. La doctrine officielle règne et imprègne quasiment tous les acteurs de la vie sociale : politiciens, État profond, médias, réseaux sociaux etc. Quasiment tous sont formatés, qu’ils s’en rendent compte ou non, qu’ils soient sincères ou non.

L’article 11 de la « Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen «  de 1789 qui figure en annexe de notre Constitution a une rédaction ambiguë. Il stipule : « - La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'homme ; tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. »

La France avait donc les lois Pleven, Gayssot, Taubira, La gestion de la dite « crise COVID » a été une opportunité pour l’État d’alourdir le corpus législatif coercitif et de faire des « tests d’oppression totalitaire in vivo ». Le succès a été au rendez-vous. La population dans son ensemble, bien conditionnée, reconnaissante, s’est soumise sans barguigner. La dite « urgence climatique » a pris le relai de la COVID. La guerre en Ukraine a permis un tour de vis supplémentaire.

À l’arsenal législatif français qui s’étend, « Interdire les VPN ? Lever l’anonymat sur internet ? Le débat sur la loi visant à « sécuriser et réguler l’espace numérique » », s’ajoute l’arsenal législatif européen tel que le Digital Service Act. Bien entendu c’est pour « préserver l'innovation, protéger les libertés individuelles »

Il ne faudrait pas oublier l’ONU dans le processus d’asservissement. Son Secrétaire Général, António Guterres ne manque jamais une occasion d’effrayer les gens et prêcher l’interventionnisme, par exemple au travers d’un « pacte de solidarité climatique » pour instaurer « la justice climatique ». L’OMS n’est pas en reste avec l’adoption du certificat COVID numérique, au prétexte de faciliter la mobilité et protéger les populations.

Il n’y a pas que la contrainte légale. Il existe un phénomène d’autocensure, conscient ou non, dont le rôle dans la coercition est significatif. Cette autocensure conduit des individus persuadés d’être dans le camp du bien, à exclure des médias ou des grandes plateformes numériques, dont ils ont la responsabilité, les dissidents qui sont parqués dans le camp du mal. Nous sommes dans l’émotionnel et la fausse morale.

Les dissidents ont pas ou peu accès aux médias. Ainsi les gouvernements ont la certitude que leur propagande sera le seul moyen d’information facile d’accès et partout présent Toute discussion de la vérité officielle est contrecarrée par une censure sévère. C’est le règne des doxas.

Il y a plusieurs années la France en était encore à l’artisanat en matière de diffusion de la pensée unique et de censure du débat. Le numérique et l’Intelligence Artificielle donnent désormais à l’État des moyens de contrôle des populations qui n’existaient pas jusque là. Ces contrôles concernent les opinions, mais aussi l’économie.

 

L’économie administrée

Beaucoup de Français sont persuadés que la France est encore un pays « libre ». Or elle se comporte comme un pays soumis à des intérêts extérieurs qui ne sont pas les siens, voire qui vont contre les siens. Un seul exemple : sa politique énergétique a été voulue par l’Allemagne, par l’intermédiaire de l’Union Européenne : sabordage du nucléaire, fuite dans les énergies intermittentes non fiables dites « renouvelables », prix de l’électricité aligné sur celui de « la dernière centrale appelée », souvent au gaz, obligation pour EDF de vendre son électricité à perte à ses concurrents.

Les Français ne sont pas libres non plus. La COVID et la dite urgence climatique sont pour l’État d’extraordinaires moyens pour gouverner par la peur et pour s’immiscer dans tous les secteurs de la vie privée. Les échanges sont de moins en moins libres et de plus en plus contraints.

Macron veut maintenant contrôler les bénéfices des entreprises Ce n’est pas étonnant pour quelqu’un qui a toujours vécu des deniers publics, ou du capitaliste de connivence.

Le confinement a paralysé l’économie du jour au lendemain, plus d’échanges ou presque.. L’État s’est introduit dans la vie des familles (par exemple les grands-parents devaient manger dans une autre pièce, les bises étaient interdites) Le totalitarisme écologique permet au gouvernement des mesures coercitives dans le logement, les transports, le travail, la vie des entreprises, (Appelées à êtres vertueuses en « décarbonation ». ) la vie privée etc... Macron en rajoute une couche avec sa planification écologique. Une énergie rare et chère, appelée « sobriété énergétique » ne peut que conduire à la misère et à la guerre.

QR code, pass sanitaire, pass carbone. ). La voie est ouverte pour un passeport social à la chinoise. Tout cela avec les meilleures intentions du monde « protéger » les citoyens. Le tout aboutira inéluctablement au totalitarisme le plus noir.

 

Le Weekend de la liberté « comme un phare dans la nuit »

Notre pays est confronté à des problèmes multiples et graves. Ces problèmes ne vont que s’accentuant parce que la société française est une société socialise, au sens Bastiat, puisque la loi y est pervertie. « Elle a converti la Spoliation en Droit, pour la protéger, et la légitime défense en crime, pour la punir. » La Loi (1848) C’est une société de contraintes, donc de conflits. L’évolution de notre société contient les germes de la guerre civile. (Nous avons la guerre étrangère)

 

Pour éviter la guerre civile il faut lire et comprendre Bastiat

« la solution du problème social est dans la Liberté. » La Loi (1848). Il parvient à la même conclusion deux ans plus tard quand il rédige l’introduction de ce qu’il considère comme son grand œuvre « Harmonies économiques » : «  le problème social sera bientôt résolu, car il est, quoi qu’on en dise, facile à résoudre. — Les intérêts sont harmoniques, — donc la solution est tout entière dans ce mot : Liberté. » À la jeunesse française, Harmonies économiques, introduction. (1850) « Se conserver, se développer, c'est l'aspiration commune à tous les hommes, de telle sorte que si chacun jouissait du libre exercice de ses facultés et de la libre disposition de leurs produits, le progrès social serait incessant, ininterrompu, infaillible. » La Loi (1848). Cela va sans dire mais ça va mieux en le disant : l’énergie serait alors abondante et bon marché.

À ce jour le combat pour la liberté est non violent. Il faut souhaiter qu’il le reste. Cependant le pire ne peut être exclu. Bastiat écrit « Chacun de nous tient certainement de la nature, de Dieu, le droit de défendre sa Personne, sa Liberté, sa Propriété, puisque ce sont les trois éléments constitutifs ou conservateurs de la Vie » La Loi (1848)

 

Dans un pays libre, ce qui est important ce n’est pas tant de savoir qui a tort ou qui a raison, parce que les gens peuvent se tromper. Dans un pays libre, ce qui est important, c’est que le débat ait lieu.

Pour Montesquieu « De la discussion jaillit la lumière » Pour Nicolas Boileau c’est « du choc des idées jaillit la lumière ». Le choc des idées dit bien que les discussions peuvent être rugueuses, mais il faut qu’elles aient lieu. Ce qui est certain c’est que sans discussion, sans choc des idées, sans débat libre, nous sommes dans l’obscurantisme.

Le « Weekend de la liberté » organisé par le Cercle Frédéric Bastiat est encore un des rares endroits en France où les opinions sont libres et où le « choc des idées » existe. Choc toujours de bon aloi et apaisé. Les anathèmes et excommunications n’y ont pas cours. L’émotionnel n’étouffe pas le rationnel. De cette confrontation des idées ne peut que jaillir la lumière. Le Weekend de la liberté est bien un phare dans la nuit Lumière du phare qui guidera notre malheureux pays vers un havre de paix et d’harmonie, si chère à Bastiat.

 

Les Français doivent bien comprendre qu’ils n’ont aucun recours a attendre des institutions nationales, ni internationales, face à ce totalitarisme en marche. L’UE, l’ONU, L’OMS y contribuent. Le seul recours c’est leur force, leur énergie personnelle, leur détermination. Ils doivent résister, se retrousser les manches et se battre. « Aide toi le ciel t’aidera » !

Le libéralisme est caricaturé, déformé, honni. Venez le découvrir. Assister au Weekend de la liberté c’est découvrir « ce qu’on ne veut pas que nous voyions ».

 

En avant Bastiat !

 

Patrick de Casanove

Président du Cercle Frédéric Bastiat

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