Le libéralisme et l'islam

L'intervention de Jean Monneret devant le Cercle a attiré l'attention sur la dhimmitude qui historiquement est une des situations qui règle la vie des non musulmans en pays islamique. L'autre étant l'esclavage. L'histoire montre que, aussi minoritaire fût-il à son arrivée, partout, toutes les populations autochtones furent islamisées, celles qui résistaient furent soumises à la dhimmitude, puis finirent par être réduites à presque rien. Certes aujourd'hui la situation n'est pas celle des siècles précédents. Malheureusement les récents événements tels que le terrorisme, la montée de l'état islamique, le retour à un islam dit « des origines », rigoriste et expansionniste, ouvre une période de grande incertitude à l'échelle planétaire. Tous les non musulmans et tous les musulmans qui n'adhèrent pas à cette voie, sont concernés. Les premiers risquent la dhimmitude, les second l'accusation d'apostasie et ses conséquences funestes. L’islam est une religion prosélyte, communautaire par essence, qui depuis des siècles lie de manière indissociable le religieux, le social et le politique. C'est pourquoi le djihad qu'est le terrorisme islamique et que le monde subit, est la conséquence d'un problème interne à l’islam. Donc la résolution harmonieuse de la situation doit venir d'abord des musulmans. On constate que, depuis ses origines et très régulièrement, de nombreux penseurs musulmans ont essayé d'interpréter, d'actualiser, de moderniser le message islamique, d'y séparer le religieux du politique. Malheureusement ces exégèses ont tourné court et c'est l'islam religion-politique-société qui a régulièrement triomphé. Même des pays qui ont séparé récemment la religion et l’État, comme la Turquie, ne sont pas à l'abri d'un retour en arrière. La France aurait pu être une chance historique pour les musulmans quand, quittant leur terre natale pour venir travailler, ou fuir l'Algérie du FLN, ils arrivaient en France. Cette multitude d'individus n'avaient pas encore reconstitué une communauté. Leur pratique, leur islam réel, vécu, était dépourvu de son versant politique. Ils avaient de plus un attachement particulier à la France. Ces musulmans auraient pu être les réformateurs de facto, par la base, de leur religion. Malheureusement l'intervention étatique les a re-communautarisés. Notre pays est socialiste, son organisation politique s’adresse à des communautés (les enseignants, les ouvriers, les fonctionnaires, les catholiques, les juifs, les musulmans, les jeunes, les « seniors » etc.). A chaque élection, pour parvenir ou rester au pouvoir, il faut une majorité électorale. Le politique s’appuie sur ces communautés qu’il lui faut flatter en tant que telles, par-dessus les individus qui les composent. Les personnes sont donc incitées à rester dans leur communauté pour tirer le meilleur parti de la « spoliation légale ». A partir de là il faut à l'État des interlocuteurs pour chaque communauté. C'est pourquoi a été créé le « Conseil Français du Culte Musulman ». Au final les musulmans ont une « communauté » pour conserver leur identité islamique en France et non plus se fondre dans la nation française comme bien des individus, de toutes religions ou athées l'ont fait et le font encore, tout en gardant une partie de leurs traditions. Cette communautarisation constitue un terreau favorable à l’islamisation la plus fondamentaliste. De plus l'État français s'ingénie à détruire l'identité et la culture française, ce qui incite une personne à rester accrochée à son identité d'origine. Certes, penser les musulmans en tant qu’individus et non en tant que communauté n’est pas chose aisée pour un collectiviste. Il en est différemment pour les Libéraux. Le Libéralisme ne se limite pas à l’économie, mais constitue une éthique de vie. Il s’adresse aux individus et non aux communautés. Chaque personne compte, est unique et sacrée. Les musulmans sont des individus. L’immense majorité des individus sur terre « ne demande rien à personne » si ce n’est à vivre en paix, en harmonie avec ses semblables et à réaliser ses projets et ses rêves. Chaque individu sur terre aspire à un épanouissement personnel « Se conserver, se développer, c'est l'aspiration commune à tous les hommes, de telle sorte que si chacun jouissait du libre exercice de ses facultés et de la libre disposition de leurs produits, le progrès social serait incessant, ininterrompu, infaillible. » Frédéric Bastiat, « La Loi » Le Libéralisme n’impose rien à qui que ce soit, il n’intervient pas dans la vie privée. Pour Frédéric Bastiat toutes les relations humaines sont harmoniques entre elles à la condition qu'elles respectent les Droits Naturels Individuels Universels qui sont la Liberté, la Propriété, la Personnalité. Le libéralisme permet l’harmonie entre des individus différents sur un même territoire. Malheureusement le totalitarisme athée le dénigre constamment et cela fait de lui l’allié objectif du totalitarisme religieux. Cette harmonie dépend de ce qu’offre le pays comme possibilités pour l’individu qui y vit à réaliser sa vie, ses espoirs et ses rêves. A partir de là les incitations agiront en faveur de la civilisation qui lui offre les meilleures capacités d’épanouissements personnel. Chaque individu mettra cela en balance avec les contraintes légales, religieuses ou non, qu’il subit. L’enjeu de nos sociétés est d’offrir les meilleures possibilités d’accomplissement pour chacun. En résumé il faut que les individus, quelles que soient leurs croyances, aient intérêt à choisir et le cas échéant à défendre la France. Cela c'est déjà produit mais quand on regarde la France aujourd'hui, le moins que l'on puisse dire c'est qu' il y a du pain sur la planche ! Patrick de Casanove Président du Cercle Frédéric Bastiat.



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