La France en butte au développement de l’islam.

La France en butte au développement de l’islam.

 

La France a aujourd’hui maille à partir avec l’islam. Depuis la fin de la période coloniale, en effet, de très nombreux migrants, musulmans en très grande majorité, en provenance de nos anciennes colonies, viennent s’installer dans l’ancienne métropole. Relevant de la civilisation islamique, une civilisation avec laquelle nous sommes en conflit depuis des siècles, ils ne s’assimilent pas. Au mieux, ils s’intègrent, mais beaucoup ne font que s’inclure, conservant leur identité et les mœurs de leur pays d’origine. Ainsi la société française se transforme-t-elle. Jérôme Fourquet nous dit, dans « L’archipel français » paru en 2019 : « En quelques décennies tout a changé : depuis 50 ans les principaux ciments qui assuraient la cohésion de la société française se sont désintégrés ». Il explique que le soubassement philosophique constitué par le christianisme s’est effondré et que le pays est, désormais, « un  archipel constitué de groupes ayant leur propre mode de vie, leurs propres mœurs, et leur propre vision du monde ».

Notre société est donc devenue hétérogène, et l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, lauréat du grand prix de l’Académie française, nous dit dans une interview donnée à l’hebdomadaire l’Express, le 8 octobre dernier, en parlant de l’ islam : « La France ne comprend toujours pas ce à quoi elle est confrontée ». Il faut bien voir que l’islam est une idéologie conquérante qui a ses propres lois, le coran indiquant aux croyants comment la société doit fonctionner. Dans le Livre saint de l’islam Dieu les incite à combattre afin que l’humanité toute entière soit soumise à ses lois, des lois qu’il a dictées au Prophète Mahomet, au VIIe siècle de notre ère, à la Mecque, en Arabie.

Les pays musulmans fonctionnent donc selon ces règles, en les appliquant plus ou moins sévèrement, selon les cas. Ainsi, apprend-on, par exemple, qu’en Afghanistan le Ministère de la Promotion de la Vertu et de la Prévention du Vice vient d’interdire aux femmes, à Kaboul, l’accès aux parcs et jardins de la ville, ainsi qu’aux gymnases. Entrés le 15 Aout 2021 dans la capitale, suite au départ brusqué des Américains, les Talibans ont complètement pris le contrôle du pays et Isabelle Labeyrie, de France-info, encore sur place à cette époque nous disait : « Depuis lundi ils annoncent la stricte application de la charia ».Dans un rapport récent, Amnesty International s’alarme : « Depuis qu’ils ont pris le contrôle du pays la vie des femmes et des filles d’ Afghanistan est ravagée par la campagne répressive qu’ils mènent contre leurs droits fondamentaux :ils ont violé les droits des femmes à l’éducation, au travail, et à la liberté de mouvement ».L’islam se révèle, là, sous un jour qu’en tant qu’observateurs occidentaux nous considérons comme archaïque et totalement anachronique. En Indonésie, le plus grand pays musulman, un pays traditionnellement modéré, on assiste maintenant à une montée de l’islam radical. L’idéologie islamiste y fait son chemin, et depuis le début 2000 la province d’Aceh vit sous le régime de la charia. Ce pays, en 2022, est passé de la 47e place à la 28e à l’index mondial de la persécution des chrétiens, progressant donc dans le classement des pays qui persécutent le plus. En Arabie Saoudite, autre très grand pays musulman, la monarchie s’est dotée en 1992 d’une Loi fondamentale assimilée à une Constitution, qui repose sur la charia. Ce pays est l’un des plus marqués par la loi islamique : le vol, l’homicide, l’adultère, la sodomie, l’homosexualité, l’apostasie…. sont passibles de la peine de mort. Fort heureusement, le jeune prince héritier Mohamed ben Salman le modernise : s’étant lancé dans des réformes économiques et sociales il vient d’autoriser les Saoudiennes à conduire. En Iran, pays qui est devenu en 1979 une République islamique chiite dirigée par un Guide Suprême, la loi islamique est appliquée avec rigueur ; mais, soudain, les femmes se révoltent, réclamant le droit d’ôter leur hidjab, et les jeunes, dans les rues, font sauter leur turban aux dignitaires religieux. Une ONG basée à Oslo, Iran Human Rights, nous dit qu’au moins 326 manifestants ont été tués depuis septembre 2022, les autorités iraniennes réagissant avec une grande violence. Quant à l’Algérie, pays qui est parvenu à prendre son indépendance en 1962, elle a connue, elle aussi, la montée des islamistes : l’armée a fini toutefois par avoir le dessus sur eux (le GIA) mais on estime qu’il y a eu au moins 150.000 morts et de nombreux disparus.

L’islam, après s’être assoupi pendant des siècles, s’est donc bien réveillé au cours du XXe siècle. Hassan al Bana, le fondateur de la confrérie des Frères Musulmans, en 1928, engagea les musulmans à s’appuyer sur le coran pour lutter contre la domination des Anglais en Égypte ; et le théoricien du mouvement, Sayyed Qutb, lança une campagne virulente contre les Occidentaux et leur civilisation, dissuadant les musulmans de tous les pays d’y adhérer au prétexte qu’il s’agit d’une civilisation diabolique, matérialiste, et sans dieu (la jâhiliyya), un piège, dit-il à ses coreligionnaires, dans lequel ils ne doivent surtout pas tomber. Ce mouvement de révolte s’étendit peu à peu à tous les pays musulmans qui avaient été colonisés par des puissances européennes. En Algérie, par exemple, le cheikh Abdelhamid ben Badis créa, en 1936, l’association des oulémas algériens, avec pour slogan « l’Algérie est mon pays, l’islam ma religion, et l’arabe ma langue », les oulémas étant des dignitaires religieux très respectables : ce fut le début des luttes pour l’indépendance.

Boualem Sansal nous met en garde, sans mâcher ses mots. Dans l’Express du 18/08/2021 il nous avertit : « Si je devais choisir un seul mot pour dire le mal de notre temps, je dirais : islam ». En octobre 2021,il a adressé une lettre publique d’avertissement au Secrétaire général de l’ONU pour lui dire que l’humanité doit sortir de l’âge des dieux pour entrer dans celui des hommes : « Il est temps de choisir la vie », dit-il dans ce message.

Alors, que constate-t-on en France, un pays où l’islam se diffuse à vive allure ? Le général de Gaulle avait eu la sagesse de permettre, en 1962, aux Algériens d’accéder à l’indépendance.  Ce vaste territoire musulman dont la France avait entrepris de faire une terre française s’était finalement révolté contre la puissance coloniale qui le dominait depuis plus d’un siècle, et une guerre de plus de cinq ans avait éclatée. Alain Peyrefitte, dans son ouvrage sur de Gaulle, rapporte que le général lui avait confié qu’il ne souhaitait pas que « Colombey les deux églises devienne Colombey les deux mosquées ». Mais, après son départ, en 1969, ses successeurs, d’une manière surprenante, ont pris une orientation diamétralement opposée : ils ont ouvert tout grand la porte à l’islam. Il faut donc voir comment ils s’y sont pris.

Dans un premier temps, pour rassurer la population, ils se sont attachés à présenter l’islam comme une religion de paix : il n’y a nullement lieu, dirent- ils aux Français, de s’inquiéter. Marc Ayrault, par exemple, premier ministre, en visite à la mosquée de Paris, déclara à l’occasion de l’Aïd : « L’islam de paix et de concorde est partie prenante de notre pays et ses valeurs qui le fondent ». Et il y eut l’ineffable Jack Lang se répandant urbi et orbi pour proclamer avec la fougue qu’on lui connaît : « L’islam est une religion de paix et de lumière ». Puis, ce discours lénifiant n’étant plus crédible avec la multiplication des attentats perpétrés au nom d’« Allah Akbar », en particulier celui du Bataclan qui fit, en novembre 2015, 130 morts et plus de 400 blessés, nos dirigeants se virent contraints de changer de discours. On entra, alors, dans une seconde phase : nos dirigeants entreprirent de faire de la théologie, expliquant que ces attentats étaient le fait de personnes qui déforment l’islam. Ils développèrent la thèse que l’islamisme n’est pas l’islam : « il est un dévoiement fait par des individus qui veulent mener un combat politique contre notre pays ». On mit donc au ban de la nation les « salafistes », c'est-à-dire les musulmans qui pratiquent un islam radical, en oubliant tout simplement que dans l’islam on dénomme « salafs » les premiers compagnons du Prophète. Finalement, on en arriva à une troisième phase : nos dirigeants finirent par admettre que l’islam, effectivement, pose bien des problèmes à notre société, et ils ont indiqué qu’ils allaient s’employer à faire naître un « islam de France », c’est-à-dire un islam compatible avec nos valeurs et nos principes démocratiques. C’était donc reconnaître, enfin, mais sans le dire, que les discours tenus précédemment étaient rien moins que trompeurs. On en est donc là, à présent, et le Conseil français du culte musulman (le CFCM) s’est attelé à la tâche. Mais aussitôt a-t-il commencé à avancer dans cette voie qu’il a explosé : on n’a donc plus de CFCM, et l’islam de France reste à inventer.

Ce que l’on constate donc, c’est que l’islam et la civilisation islamique pénètrent notre société, et on ne peut s’y opposer en raison de la Convention européenne des droits de l’homme. Le Conseil de l’ Europe qui a pour mission de faire respecter cette charte nous interdit, en effet, d’appliquer notre politique traditionnelle d’assimilation car elle violerait les droits de l’homme ; et les juges sont là pour veiller au grain. En effet, s’assimiler à notre société fondée sur le judéo-christianisme signifie pour un mahométan changer d’identité : et ce changement d’identité est d’autant plus difficile pour les musulmans qu’ils se trouvent renforcés, dans l’image qu’ils se font de leur identité, par les succès qu’ils ont remportés à la fin du siècle dernier sur les puissances coloniales qui les dominaient, dont évidemment la France qui les accueille aujourd’hui. Un sondage IFOP, en septembre 2020, indiquait, ainsi, que 57 % des jeunes musulmans français considèrent la charia, c’est-à-dire la loi islamique, comme supérieure aux lois de la république, soit 10 points de plus que dans le précédent sondage.

On a donc bien affaire, à présent, à deux civilisations qui s’affrontent, et il faut alors s’en référer à Claude Levi-Strauss, décédé en 2009, qui fut un très grand anthropologue. Dans «Race et histoire » il explique que lorsque deux civilisations en viennent à se trouver en concurrence sur un même territoire il y a conflit. Il nous dit qu’il se passe alors l’une des deux éventualités suivantes :

- soit désorganisation et effondrement du pattern de l’une des deux

civilisations ;

- soit apparition d’une synthèse originale qui, alors, consiste en

l’émergence d’un « troisième pattern », lequel devient irréductible par rapport aux deux autres.

La première hypothèse étant à rejeter, on en déduit qu’il va s’opérer, progressivement, sans que l’on s’en aperçoive, une lente mutation de notre civilisation. Il va apparaitre ce que Claude Lévi-Strauss a appelé  « un nouveau pattern irréductible par rapport aux deux autres ». C’est ainsi que meurent les civilisations.

Claude Sicard, auteur de « Le face à face islam-chrétienté : quel destin pour l’ Europe ? » et « L’islam au risque de la démocratie », préface de Malek Chebel (Ed. François Xavier de Guibert)

Passez de la parole aux actes : faites progresser le libéralisme en France avec le Cercle Frédéric Bastiat
Pour garder son indépendance, le Cercle Frédéric Bastiat ne reçoit aucune subvention. Il ne vit que de vos adhésions et dons. Aidez-nous à populariser les idées libérales. Vous avez 3 façons concrètes de soutenir le Cercle : vous abonner à la revue « Lumières Landaises », adhérer au Cercle, ou donner.

Adhérez et soutenez le Cercle Frédéric Bastiat




0 commentaire(s)


Vous souhaitez commenter ?

Votre adresse électronique ne sera pas publiée. Les champs requis sont marqués d'une *