L’Ambassade américaine agace en Côte d’Ivoire

L’Ambassade américaine agace en Côte d’Ivoire

Le mois des fiertés de l’Ambassade américaine agace en Côte d’Ivoire

Depuis peu, un face-à-face insolite oppose l’ambassade des États-Unis en Côte d’Ivoire et l’Église catholique ivoirienne. Un fait divers moins anecdotique qu’il n’y paraît. En cette période traditionnelle états-unienne du « mois des fiertés », l’ambassade américaine affiche fièrement, sur le côté extérieur de ses grilles de protection, la banderole aux couleurs arc-en-ciel du mouvement LGBT. Au côté de la banderole noir et blanc (ou plutôt noir contre blanc) de l’organisation civile Black Lives Matter, qui se dit antiraciste, en réalité racialiste. Entre les deux, une affiche cite la « Charte africaine des droits de l’homme et des peuples », entrée en vigueur en 1986 : « Tout individu a droit au respect de la dignité inhérente à la personne humaine. » À vingt mètres de là et en vis-à-vis, l’église Notre-Dame de la Tendresse, à l’évidence visée par l’affichage propagandiste, a réagi en apposant une banderole portant l’inscription suivante : « L'union entre deux personnes de même sexe est une abomination !… Et Dieu les créa Homme et Femme » (Genèse, 1:27).   Une façon claire et ferme de rejeter une accusation injuste d’intolérance, une tentative de conversion forcée à l’idéologie dominatrice transidentitaire. On peut douter qu’elle aurait fait de même en face d’une mosquée, dans un pays pluriconfessionnel où l’islam et le christianisme partagent le même conservatisme social, inspiré de lois naturelles. On avait déjà rapporté ici que la cause idéo-climato-logique progresse en Afrique, au côté d’autres diktats et révolutions de mœurs comme la théorie du genre. Car, pour les lobbies progressistes en quête de milieux de propagation, l’Afrique représente un gigantesque réservoir potentiel de militants jeunes, peu instruits, pauvres et (donc) très manipulables. Depuis deux ans, cette colonisation a « progressé » et s’impose par tous les canaux de communication, dans toutes les réunions. Une femme africaine de confession musulmane, représentative d’une large communauté instruite et engagée dans la société civile, réagit en me confiant : « Le respect des autres cultures par les Occidentaux est indispensable à la paix dans le monde » […] « Je ne comprends pas cette imposition ! » [...] « Je me demande réellement si le krach est évitable. En aucune façon je ne m’associerai à quelque chose qui heurte ma religion et ma culture. » On n’est pas encore habitué, en Afrique, à ces escarmouches publiques provoquées par l’imposition brutale d’idéologies californiennes qui bousculent les traditions locales pour les effacer, les remplacer. Pour autant, les dirigeants africains auraient tort de sous-estimer le danger, par son potentiel de fracturation sociale, de cette forme d’agression idéologique dans des pays instables dotés de ministères de la Réconciliation nationale. On connaît les conséquences dramatiques du concept d’ivoirité instrumentalisé dans les années 1990, qui a déclenché une crise meurtrière de dix ans. Car, s’il est une valeur cardinale à laquelle tous les Africains tiennent par-dessus tout, même les plus démunis, c’est le respect. En juin 2020, l’ambassade des États-Unis en Corée avait retiré ces banderoles : elles pouvaient laisser croire que cette organisation bénéficiait du soutien financier de l’État fédéral. Avec cette nouvelle exhibition ostentatoire sur le sol ivoirien, on pourrait penser que les États-Unis tentent un nouvel assaut culturel en Afrique, avec le feu vert politique, l’argent public et l’appui diplomatique, pensant avoir plus de chance de réussite avec des peuples de peau noire présumés plus sensibles au slogan américain Black Lives Matter. Ce serait une lourde erreur d’appréciation sociologique et une grave faute politique, car sa signification et ses revendications ne correspondent pas aux préoccupations quotidiennes des Africains d’Afrique. On attend de voir si les États-Unis afficheront avec la même arrogance leurs « fiertés » transidentitaires lors de la prochaine Coupe du monde de football au Qatar, qui a déjà annoncé son interdiction de toute propagande LGBT. Que la commémoration de l’Independence Day des États-Unis (4 juillet) leur inspire le respect de celle d’autrui. Jean-Michel Lavoizard, 4 juillet 2022
  1. https://femivoz.es/fr/mois-des-fiertes/

  2. https://au.int/fr/treaties/charte-africaine-des-droits-de-lhomme-et-des-peuples

  3. Une nouvelle colonisation, idéologique, est en marche en Afrique – Boulevard Voltaire (bvoltaire.fr)

  4. https://www.bvoltaire.fr/de-livoirite-a-la-francite-la-meme-impasse-vers-la-guerre-civile/

  5. https://www.lefigaro.fr/international/l-ambassade-americaine-a-seoul-retire-sa-banderole-black-lives-matter-20200616

Article paru sur Boulevard Voltaire https://www.bvoltaire.fr/le-mois-des-fiertes-de-lambassade-americaine-agace-en-cote-divoire/

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