Macron : 2017 la pérestroika, 2019 la glasnost, 2022/23 l'effondrement ?

Macron : 2017 la pérestroika, 2019 la glasnost, 2022/23 l'effondrement ? La France a souvent été présentée comme une Union soviétique qui réussit. En Russie, la Révolution d'Octobre 1917 se prolongea naturellement par la guerre civile. En 1922, un peu avant sa fin, naquit l'Union soviétique. Ce régime s'effondra en 1991 soient 69 ans après. Mais 74 ans si l'on part de la révolution de 1917. Durant la guerre mondiale 39/45 il y eut en France la guerre civile entre collaborateurs de l'Allemagne nazie et « Résistants » puis la brève guerre civile appelée « épuration ». Le régime « communiste » français fut instauré en 1945 avec le vote des ordonnances du Comité National de la Résistance. Nous sommes dans la 74ème année après les dites Ordonnances. Dès son arrivée à la tête de l'URSS en 1985 le « jeune » Mikhail Gorbatchev lance la perestroika et, en 1986, la glasnost. La perestroïka (« restructuration» en russe ) est le nom donné aux « réformes » économiques et sociales qu'il mena d'avril 1985 à décembre 1991. La glasnost : « publicité [des débats] » en russe, traditionnellement traduit par transparence) est une politique de liberté d'expression et de publication d'informations qu'il porta à partir de 1986. En 1989 le Mur de Berlin tombait. Deux ans après ce fut le tour de l'Union soviétique. De 1985 et 1991 six ans se sont écoulés entre la perestroïka et l'effondrement. Si six ans sont comptés à partir de 2017 nous arrivons en 2023. Nous vivons dans le pays de la monarchie présidentielle absolue. 2022 sera l'année de l'élection du monarque. Si ce scrutin ne débouche pas sur l’élection d'une personne à la politique novatrice, c'est à dire en rupture avec ce qui constitue l'acte fondateur de l'étatisme français moderne et de son totalitarisme mou, alors il est permis de penser que l’effondrement pourrait être proche. En août 1991 eut lieu le putsch de Moscou. Si la personne élue en 2022 n'est pas novatrice, personne ne sait la tournure que prendront les événements. Bien sûr comparaison n'est pas raison. Mais si les gens étaient raisonnables personne ne serait socialiste, au sens Bastiat, ni communiste. Aucun régime de ce type, qu'il soit religieux avec un dieu, ou religieux avec le parti unique et l’État, n'a jamais apporté le bonheur, l'abondance, la prospérité, la sécurité, la justice, la paix à sa population. Bien au contraire il y a toujours eu injustices, violences, guerres, pénurie, disette, famine, rationnement. Au sein de ces régimes l'égalité n'existe pas, la solidarité non plus. « La fraternité est spontanée, ou n'est pas. La décréter, c'est l'anéantir. La loi peut bien forcer l'homme à rester juste; vainement elle essaierait de le forcer à être dévoué. » Frédéric Bastiat, Justice et fraternité (1848) D'un côté il y a une misère plus ou moins intense et de l'autre il existe une nomenklatura opulente. Cette opulence est un appât pour les futurs serviteurs du régime et une récompense pour les serviteurs en activité. Seulement nous ne sommes pas dans le rationnel nous sommes dans l'émotionnel. C'est grâce à lui que les hommes de l’État manipulent les gens : justice sociale, redistribution, égalité, solidarité... En France nous sommes dans une situation semblable à ces « Républiques populaires ». Nous avons une misère massive et structurelle. Nous avons une oligarchie qui profite de la « spoliation légale ». Entre les deux la classe moyenne se paupérise et disparaît. Comme dans tout régime communiste, tous ceux qui le peuvent fuient : entrepreneurs, « riches » ou présentés comme tels, « cerveaux », jeunes, retraités. Eux partis la France sera parvenue à l'« égalité » des populations dans la pauvreté. « Je n'ai jamais oublié que l'objectif inavoué du socialisme - municipal ou national - était d'accroître la dépendance. La pauvreté n'était pas seulement le sol nourricier du socialisme : elle en était l'effet délibérément recherché. » Margaret Thatcher. La chute des socialismes est inévitable parce que le socialisme repose sur une erreur originelle qui est la méconnaissance de l'être humain. « L'erreur fondamentale du socialisme est de caractère anthropologique. En effet, il considère l'individu comme un simple élément, une molécule de l'organisme social, de sorte que le bien de chacun est tout entier subordonné au fonctionnement du mécanisme économique et social, tandis que, par ailleurs, il estime que ce même bien de l'individu peut être atteint hors de tout choix autonome de sa part, hors de sa seule et exclusive décision responsable devant le bien ou le mal. L'homme est ainsi réduit à un ensemble de relations sociales, et c'est alors que disparaît le concept de personne comme sujet autonome de décision morale qui construit l'ordre social par cette décision. De cette conception erronée de la personne découlent la déformation du droit qui définit la sphère d'exercice de la liberté, ainsi que le refus de la propriété privée. En effet, l'homme dépossédé de ce qu'il pourrait dire « sien » et de la possibilité de gagner sa vie par ses initiatives en vient à dépendre de la machine sociale et de ceux qui la contrôlent ; cela lui rend beaucoup plus difficile la reconnaissance de sa propre dignité de personne et entrave la progression vers la constitution d'une authentique communauté humaine. » Jean-Paul II (encyclique Centesimus Annus, chapitre II, paragraphe 13, 1er mai 1991) Les six années de pouvoir de Gorbatchev sont caractérisées par l'aveuglement des politiciens et des médias soviétiques sur l'issue inéluctable de la situation. Ce qui n'avait rien d'étonnant de la part d'une classe politique formatée, conformiste et de médias inféodés. Les politiciens et les médias du reste du monde ne virent rien venir non plus. On retrouve aujourd'hui le même aveuglement des politiciens et des médias français. « Le but essentiel de Gorbatchev (…) qui était de moderniser l'Union soviétique via la glasnost et la perestroïka, ne fut pas atteint, et l'Union, largement basée sur la contrainte étatique, s'effondra en 1991, plus précisément le 25 décembre lors de la démission de Mikhaïl Gorbatchev. »  Remplacez Gorbatchev par Macron, Union soviétique par France, il ne manque que la date. Pour sauver « l'Union soviétique qui réussit » nous avons le « jeune » Emmanuel Macron. La « perestroïka » française a commencé en 2017 elle avait pour but de sauver le régime. Elle a consisté en quelques changements de réglages au sein de notre système économique et social. Ces derniers furent vendues à l'opinion comme des « réformes profondes ». Ils n'améliorèrent en rien la situation des Français et la France « en marche » resta immobile. Pendant cette période de fausses réformes l'accroissement des prélèvements obligatoires de toutes sortes finit d'assécher les Français. D'où la révolte, fiscale au départ, des Gilets jaunes. Nous arrivons au bout du système. Il n'y a plus rien à voler ni donc à distribuer. « Le socialisme ne dure que jusqu'à ce que se termine l'argent des autres. » disait Margaret Thatcher. C'est ce qui arrive en France aujourd'hui. Pour se remettre en selle, en 2019 Emmanuel Macron lance sa « glasnost », le Grand débat national, toujours pour sauver sa place et le régime. L'enjeu est d'importance donc il mouille la chemise et part en campagne. L'étape que nous vivons actuellement est peut-être l'ultime bataille pour sauver le système social et économique issu de la Libération. De cette « glasnost » doivent sortir des solutions « citoyennes » pour sauver un système qui ne peut l'être. Une perestroïka2 en quelque sorte, mais validée par le peuple. Organisé comme il est le Grand débat se limitera à une bataille de lobbies et aboutira à une répartition différente du poids et du butin de la spoliation légale. Il n'y sera pas mis fin. « Enfin, comme il sera admis en principe que l'État est chargé de faire de la fraternité en faveur des citoyens, on verra le peuple tout entier transformé en solliciteur. Propriété foncière, agriculture, industrie, commerce, marine, compagnies industrielles, tout s'agitera pour réclamer les faveurs de l'État. Le Trésor public sera littéralement au pillage. Chacun aura de bonnes raisons pour prouver que la fraternité légale doit être entendue dans ce sens: « Les avantages pour moi et les charges pour les autres. » Frédéric Bastiat, Justice et fraternité (1848) Certaines personnes doutent qu'Emmanuel Macron tienne compte de leurs revendications. Ce n'est probablement pas son intention tant qu'elles restent dans le cadre du « modèle social français ». L'objectif pour Emmanuel Macron est de sortir gagnant sur tous les tableaux. Être réélu. Sauver le système. Retrouver une image de Président qui défend sa politique et ses réformes, ferme, courageux, droit dans ses bottes, qui résiste aux lobbies et à la rue. « En même temps » devenir le réformateur jeune et brillant qui sauve la France parce qu'il a su écouter le « peuple ». Cela donne : il ne pourra tenir compte de tout donc il résiste droit dans ses bottes. Mais il fera probablement en sorte que plusieurs des dites réformes souhaitées se concrétisent, donc c'est un brillant réformateur qui sait écouter. Il en sortira un apaisement provisoire donc le régime sera sauvé et lui sera réélu. Enfin c'est le plan...Mais rien ne sera résolu. Les ferments révolutionnaires persisteront, les causes de l’effondrement perdureront. Supposons que profitant du Grand débat national « les citoyens disent au gouvernement: « Nous prenons sur nous la responsabilité de notre propre existence; nous nous chargeons de notre travail, de nos transactions, de notre instruction, de nos progrès, de notre culte; pour vous, votre seule mission sera de nous contenir tous, et sous tous les rapports, dans les limites de nos droits. » Frédéric Bastiat, Justice et fraternité (1848) Supposons qu'Emmanuel Macron en tienne compte...Le vol légal ferait place à la justice. Le pays quitterait « la route de la servitude » pour le chemin de la Liberté et de la prospérité...Mais c'est peut-être demander une remise en question trop importante. Les politiciens n'y sont pas habitués. Patrick de Casanove Président du Cercle Frédéric Bastiat



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