PME la grande oubliée du plan COVID

PME la grande oubliée du plan COVID

PME la grande oubliée du plan COVID

Plan Covid, l’heure du bilan arrive et il a fait l’objet d’un rapport dit « Coeuré «  sur les mesures d’urgence mises en place par notre gouvernement.

Benoit Coeuré, entre autre administrateur de l’INSEE, hébergé par France Stratégie qui elle-même est rattachée…Au service du Premier Ministre, s’est auto satisfait du résultat, il s’est même permis de se gratifier d’un généreux 14 sur 20.

Ah, ce mal bien français qui donne à nos administrations l’autorisation, si ce n’est le monopole, de s’auto juger !

Certes l’action du gouvernement a été rapide et volontaire pour un coût Covid estimé à ce jour à 424 Mds€, une somme colossale qui découle du « quoi qu’il en coûte » de notre Président.

Malheureusement lorsque l’on regarde dans les détails il y a deux « grands oubliées » : La TPE et la PME !

Lorsqu’on examine de plus près l’ampleur des mesures prises et qu’on les compare à nos voisins, un premier chiffre doit relativiser l’enthousiasme de M. Coeuré : La France a budgétisé, pour le soutien à nos entreprises, une somme équivalente à 1,9 % de son PIB à hauteur de 50 Mds€ alors que nos voisins allemands, avec 4,4% de leur PIB en mobilisent 160 Mds€.

Rapporté au nombre d’habitants nous aurions dû atteindre le chiffre de 130 Mds€, nous en somment donc très loin !

Il est donc évident qu’avec un budget aussi réduit il y a eu des « perdants » et la petite entreprise en a été victime et s’en trouve fragilisé, voir sacrifiée.

Déjà plombée par un manque flagrant de fonds propres dû au matraquage fiscal dont elle a été la victime depuis des décennies, elle n’a bénéficié en aides non remboursables que de 7 Mds€ là ou nos voisins allemands ont bénéficié de …50 Mds€ !

Concernant les prêts cautionnés par l’État ils sont garantis à 100% en Allemagne et 90 % en France ce qui a un impact non négligeable car les 10 % restant à la charge du banquier limite sensiblement leur enthousiasme et donc le nombre de dossiers.

L’absence de moyens, dû à une gestion calamiteuse des dépenses de tous les gouvernements depuis 1981, a fragilisé notre tissu entrepreneurial et principalement industriel.

En plus il y a eu une répartition inégalitaire avec d’un côté, au nom du social, de grands gaspillages et de l’autre un « oubli » des forces vives de notre Pays que représentent nos TPE & PME.

C’est du deux poids deux mesures !

Quels sont ces gaspillages concernant les « aides Covid » :

+ Tout d’abord le traitement du « chômage partiel » qui en soit était indispensable mais qui a été très mal évalué.

En effet, à ce jour les 2,8 Milliards d’heures payée par l’État, ont été indemnisées à 84 % voire 100 % pour le Smic alors que chez nos voisins c’était 65%, chiffre qui a permis aux bénéficiaires de « survivre » et non pas, comme en France, de permettre d’améliorer son épargne. En effet celle-ci va augmenter d’environ 200 Mds€ : Permettre de s’enrichir, par une dette d’État qui sera remboursée par nos petits-enfants, me semble le summum de la goujaterie ! Mais il est vrai qu’ils ne votent pas encore.

+ Les aides gouvernementales ont permis aux entreprises tricolores d’augmenter leur trésorerie en 2020 de 180 Mds€ dont 54 % pour les grandes entreprises qui ne représente que 27% des emplois en France !

Pire, contrairement à L’Espagne, l’Italie et le Royaume Uni le reste a beaucoup plus profité chez nous au commerce qui dégradera encore plus notre balance commerciale qu’à notre industrie qui créé la richesse dans notre Pays.

Il aurait été beaucoup plus logique de mieux soutenir nos TPE / PME que de renforcer ceux pour qui ce n’était pas toujours indispensable.

La crédibilité de notre gouvernement a montré ses limites concernant le sanitaire, elle n’est pas meilleures dans la présentation en  »grande pompe » de soutiens aux entreprises.

Malheureusement nos gouvernements successifs ont pris la mauvaise habitude de faire des effets d’annonce, à priori volontaristes, mais dont leur application laisse à désirer.

La sortie de crise sera, pour de nombreuses petites et moyennes entreprises, terrible et les dépôts de bilan annoncés vont s’envoler avec en corolaire un chômage de masse dépassant allègrement les 10 % alors qu’il est attendu en dessous de 5 % chez nos voisins !

L’heure du bilan arrive et faute d’avoir compris l’importance du tissus PME en France les prochains mois risquent d’être plus destructeur que la pandémie elle-même !

Un conseil à nos ministres impliqués : Faute d’avoir, comme dans une majorité des Pays de l’OCDE, réservé la priorité des aides aux petites entreprises, pour vous racheter il faut impérativement annuler toutes les dettes sociales et prêts garantis pour celles qui, sans cela, aurons du mal à se maintenir et aucune chance de se relancer dans une reprise qui sera, à n’en pas douter, très pugnace.

C. GOUDRON

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2 commentaire(s)

  1. Il y a pourtant un secteur encore plus oublié: c'est celui des PMI et ETI manufacturières (pour mémoire les paysans aussi manufacturent en quelque sorte, à partir d'une graine, à partir d'un veau . . . ) et n'incluez pas ceci dans le monde des PME-marchandes svp. Et là encore les professions libérales (archis, docs, avocats, ingés et bien d'autres ont été malmenées (pour certains même anéantis) par un gouvernement particulièrement incompétent

  2. Vous avez tout à fait raison, ayant moi même créé une PMI (ULTRALU fabrication d'accès en hauteur en aluminium) d'ailleurs nombreux sont mes articles sur l'industrie. je me suis fait alors reprocher de ne pas parler pour toutes les autres entreprises c'est pourquoi j'essaie d'équilibrer quand c'est possible. pour vous convaincre, j'écrit actuellement un nouveau livre dont le titre sera : "Sauver notre industrie pour sauver la France". Merci de votre commentaire C. GOUDRON


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