Pour en finir avec le Rapport Stora. (3)

Pour en finir avec le Rapport Stora (3)

Désormais, il suffira à M.Macron de mettre en application les préconisations les plus « saillantes » du Rapport BS pour modifier d’importance la perception que les Français ont de la Guerre d’Algérie et de la période dite « coloniale ». C’est là tout l’objectif de l’opération. Il ne s’agit pas d’apaiser les hiérarques d’Alger, ni d’entamer on ne sait quels négociation ou échanges culturels. Il s’agit d’enfoncer un peu plus la France dans le carcan pénitentiel. Sans le dire bien sûr et sans jamais prononcer les vilains mots qui fâchent. La chose pour l’instant est loin d’être faite. Mais tout se met déjà en place. Car, il ne suffira pas de solenniser certaines dates et de criminaliser certains épisodes. Il faudra le faire en profondeur et dans la durée. Très logiquement, le Rapport Stora prévoit donc de s’attaquer aux manuels scolaires. ET, non moins logiquement, de mettre à contribution l’industrie des images, films et séries télévisées. Or, ce sont là des armes de destruction massive des mémoires, des identités, comme de la discipline historique. Une « réconciliation des mémoires » peut paraître aujourd’hui un mot d’ordre militant, absurde et sans rapport avec une conception rationnelle et scientifique de l’Histoire. Aussi, tout le problème du tandem Macron/Stora est-il d’y arriver progressivement. La référence du Rapport à la « circulation des images, qui mènerait à des représentations réciproques (sic), à des ouvertures mutuelles » (resic.Page 103)  est tout sauf accidentelle. La suggestion de créer un ARTE franco-algérien (Page104) va dans le même sens. Le formatage des esprits s’imposerait ainsi, peu à peu, et mènerait, non pas certes à l’Histoire, mais à une « simili-Histoire » de style hollywoodien. Pour se rendre compte du résultat prévisible, il suffit de repenser à la représentation télévisée des Chevaux du Soleil de Jules Roy, il y a trente ans. Elle tourna à l’acte d’accusation implacable contre l’Algérie des Français. D’ailleurs Stora enfonce le clou : «  L’outil audiovisuel est un instrument décisif pour la préservation (comprendre destruction) des mémoires et le passage à l’Histoire, pour des tentatives de rapprochement entre la France et l’Algérie ».Page104. Stora n’oublie qu’un « détail ». Pour le passage à l’Histoire, il faudrait un ingrédient supplémentaire: que  toute l’opération soit basée sur la recherche de la Vérité. Là, il s’agira d’imposer une vision préétablie, partielle et partiale*. Car, comme d’habitude : avec un seul son de cloche. Celui des anticoloniaux de choc, de progressistes, des décolonistes etc. D’ailleurs, Stora est trop militant et trop engagé pour ne pas se trahir sur ce point : « L’aventure coloniale dans les origines de la conquête, dans ses injustices et son fonctionnement inégalitaire n’a pas vraiment hanté le cinéma français » Page 103. Il va donc y remédier. Inutile de demander le programme, chers amis. Nous le connaissons déjà. Injustices, inégalités. Point. Voilà l’Algérie que l’on nous montrera. Inutile de chercher la vérité elle est déjà toute trouvée. Nous sommes bien loin des C-A Julien et des C-R Ageron. Qu’on me comprenne bien : je n’ai rien contre le 7ème Art. Au contraire. Mais compte tenu de l’état actuel du cinéma français, et algérien plus encore, où le contrôle étroit des contenus idéologiques et politiques est la règle, on peut redouter que l’objectivité ne soit pas le souci principal. Il est à craindre que ne se fasse attendre l’équivalent d’un Steven Spielberg avec La Liste de Schindler. Les navets de choc du style Hors-la-Loi de Bouchareb foisonneront. Désastre annoncé. Jean Monneret. "Je suis historien de l'Algérie. Je fais de l'Histoire. Ceci signifie que je ne fais aucune concession aux interprétations idéologiques, fussent-elles dans l'air du temps. Je m'oppose ainsi à de nombreux nouveaux historiens qui ne sont que des historiens "officiels". Les faits, les faits seuls m'intéressent y compris lorsqu'ils dérangent la bien-pensance et le prêt-à-penser." Lire la première partie. Lire la deuxième partie Il y a quelques années, on vit à la télé, on vit un biopic sur Toussaint Louverture. Le réalisateur dont j’ai oublié le nom y ajouta quelques épisodes non-historiques pour le corser. Ainsi fut-il affirmé que sa sœur, je cite de mémoire, avait été violée par des marins européens. Le réalisateur fut interpellé sur ce point par des journalistes ou des historiens. L’intéressé eut cette réponse mémorable : «  La vérité idéologique prime la vérité historique. »

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