L’ÉCHEC DE LA DÉMOCRATIE FRANÇAISE première partie

L’ÉCHEC DE LA DÉMOCRATIE FRANÇAISE

Les luttes des classes en France au XXIe siècle

par Emmanuel Todd

Lecture commentée par Thierry Foucart

L’essai d’Emmanuel Todd Les luttes des classes au xxie siècle, publié aux éditions du Seuil en 2020, a bénéficié d’une couverture médiatique importante. Il propose une description et une analyse de la situation politique, économique et sociale de la France depuis 1992. Cet ouvrage, de trois cent soixante pages environ, mérite une lecture d’autant plus attentive et critique que l’auteur, bien connu pour ne pas se soumettre au conformisme ambiant, y développe une démarche originale et très sévère à l’égard de la politique suivie par les gouvernements français successifs depuis le traité de Maastricht.

PREMIÈRE PARTIE

LE CHANGEMENT SOCIAL : 1992-2018

Emmanuel Todd dresse en quelque sorte l’état des lieux de la France actuelle. Il part toujours du principe de l’appauvrissement de la France, de sa perte d’indépendance et de la disparition de la démocratie française. Cette hypothèse est le fil conducteur de toute sa réflexion, et Todd en donne une première justification.

L’appauvrissement de la France.

Sa démarche consiste à contester les indices officiels publiés par l’INSEE qui montrent le contraire, sauf de 2009 à 2013. Ces indices, effectivement, ne correspondent pas nécessairement au “ressenti” de la population. Todd critique en particulier le calcul de l’indice des prix à la consommation, établi par l’INSEE qu’il dit être à la solde de l’État (« La baisse du niveau de vie : oser dire non à l’INSEE »). Sa critique porte sur la prise en compte dans le calcul de l’indice par l’INSEE, de l’amélioration qualitative des produits qui y figurent. L’exemple qu’il donne est extrait du livre Pouvoir d‘achat de Philippe Herlin : c’est une diminution de l’indice par suite de l’augmentation de la puissance d’une tablette mobile pour un prix identique. Cette diminution est apparemment étonnante, mais est justifiée au plan statistique. Il suffit pour s’en rendre compte d’imaginer le contraire : une tablette moins puissante pour le même prix aurait pour effet une augmentation de l’indice, et tout le monde trouverait cela normal. L’augmentation du coût de l’investissement immobilier est évidente, du moins dans les grandes agglomérations, et fait partie du “ressenti” des gens, mais, contrairement à ce que fait Todd, le coût de l’investissement ne peut être intégré à l’indice mesurant les prix à la consommation. Par contre, celle des loyers semble mal prise en compte dans l’indice. Cela s’explique par l’hétérogénéité du marché locatif : les loyers sont bien plus élevés dans les grandes métropoles que dans les villes moyennes et à la campagne. Le “ressenti” dépend de l’endroit où l’on habite et de beaucoup d’autres facteurs : le calcul tient aussi compte des logements sociaux (environ 20 % des résidences principales) et des baux anciens dont la hausse est limitée administrativement par l’indice de revalorisation des loyers. Il faut ajouter que l’habitat lui-même est plus confortable qu’auparavant, par suite des normes toujours plus nombreuses imposées par l’État (isolation, ascenseurs, accessibilité, surfaces etc.). En 1984, selon l’ enquête Logement, 15 % des logements ne disposaient pas du confort sanitaire de base, 1,1 % en 20161. Comme dans le cas de la tablette, il est impossible de mesurer l’augmentation des loyers sans tenir compte de l’amélioration qualitative des logements qui en augmente le coût de construction. De même pour l’alimentation : les produits actuels, bio par exemple, vérifient des normes sanitaires et sociales plus rigoureuses qu’auparavant. L’effet qualité n’est pas « un tour de passe-passe statistique permettant de minorer l’augmentation des prix », c’est une nécessité pour effectuer des comparaisons ayant un sens. L’indice des prix de l’INSEE ne peut être parfait, ne représente qu’une tendance générale qui ne correspond quasiment jamais à l’idée de chacun. Leur contestation ne mène à rien d’autre qu’à l’incertitude. En proposant une évaluation du coût de la vie, sans justification scientifique et fondée sur son “ressenti” ou celui d’une partie de la population, Emmanuel Todd introduit de la subjectivité dans son raisonnement. La statistique officielle ne doit pas être inféodée au pouvoir politique, mais elle ne doit pas non se plier aux avis subjectifs des individus. C’est une base commune de discussion indispensable, et la contester empêche le dialogue, ou change la nature de ce dernier. Les statistiques démographiques (taux de mortalité infantile et taux de fécondité) que l’INSEE, « confronté à des données démographiques simples, ne peut pas travestir » confirment d’après Todd son hypothèse de chute du niveau de vie. La relation de causalité avec le niveau de vie n’est toutefois pas évidente et aurait mérité quelques éclaircissements, même si cette argumentation a permis à l’auteur de prévoir la chute du régime soviétique dès 1976. Géographiquement, le taux de mortalité infantile est élevé dans les départements en difficulté économique et le taux de variation du solde migratoire montre les départs en provenance de ces régions. Todd l’étend à toute la France, alors que cela ne montre que l’appauvrissement de cette partie. Le problème est général : le progrès économique ne peut toujours profiter simultanément à tout le monde, le développement de nouvelles techniques faisant automatiquement disparaître les autres et provoquant une inégalité géographique s’il n’est pas réparti sur l’ensemble du territoire.

Le déplacement social de l’intelligence

Dans ce chapitre, Todd met en évidence plusieurs tendances. La première est la baisse des niveaux de connaissance des jeunes, dont il fixe le début à 1995, la seconde une nouvelle répartition des savoirs au fur et à mesure de la disparition des anciennes générations peu diplômées, et la dernière le rétablissement relatif des savoirs dans la classe moyenne, accompagné de la poursuite de la baisse générale des niveaux. La première est évidente. Elle a commencé bien avant l’année 1995 proposée par Todd, dès la “massification”2 de l’enseignement du second degré, dans les années 1965. L’augmentation considérable des effectifs d’élèves dans les collèges et lycées a été très mal préparée, à la fois au plan des moyens (manque de locaux, d’enseignants) et au plan des programmes mal adaptés à un aussi large public (par exemple, l’enseignement des “mathématiques modernes”). Todd évoque le développement des nouvelles technologies pour expliquer la baisse de niveau. Il a raison, mais il néglige d’autres facteurs comme l’intrusion dans les procédures pédagogiques elles-mêmes de l’administration, de parents d’élèves et de personnalités influentes sans aucune compétence particulière : le plan informatique pour tous, mis en œuvre en 1984 sous l’influence du journaliste Jean-Jacques Servan Schreiber, a été un échec complet et coûteux. En contestant, avec raison à mon avis3, l’apprentissage de l’informatique, du code, par les élèves, Todd commet la même erreur en s’immisçant dans l’activité des enseignants sans en avoir les compétences. L’enseignement supérieur a suivi la même voie : augmentation des effectifs d’étudiants, baisse des niveaux dans les universités, gestion des moyens et des personnels totalement inefficace. Sa définition du « niveau éducatif global » par l’agrégation des niveaux éducatifs de toutes les tranches d’âge de la population est un concept intéressant. Ce niveau évolue en fonction de la pyramide des âges : « une intelligence réelle, déconnectée de la stratification des diplômes, est en train de se réaccumuler dans les strates moyennes et inférieures de la société », par suite de la disparition des personnes âgées peu diplômées. Je ne pense pas que cette réaccumulation soit nouvelle. L’« intelligence réelle », notion bien vague, a toujours été déconnectée des diplômes, et était peut-être plus présente dans les classes populaires auparavant qu’actuellement. Olivier Todd n’a pas vu non plus une conséquence de l’ancienneté de cette évolution : les formateurs eux-mêmes ont de plus en plus de lacunes dans les connaissances qu’ils sont chargés de transmettre, en particulier en orthographe, dont il reconnaît l’importance dans la formation intellectuelle. Il faudra longtemps pour rétablir le niveau éducatif global, si on y parvient un jour. La critique de l’ENA est reprise tout au long de l’ouvrage. « Quand on en arrive à l’ENA, […], il est clair en revanche, que l’intelligence “pure” n’est pas le critère premier. Je peux me tromper ici mais il me semble que le critère fondamental pour finir dans la “botte” de l’ENA, c’est-à-dire pour devenir inspecteur des Finances, auditeur à la Cour des comptes ou au Conseil d’État, c’est le conformisme ». L’ “intelligence pure” est bien difficile à définir, et l’accusation de conformisme facile. N’ayant jamais été évidemment membre du jury de cette école, je me garderai bien de porter un jugement sur les critères de recrutement à l’ENA. Par contre, la gestion aberrante des systèmes éducatif et sanitaire montre leur incompétence en la matière. Ce qui pose problème, et que critique Todd, c’est la création d’une « noblesse d’État » séparée de la population, ignorante des problèmes concrets, et paraissant bien sûre d’elle : je partage cette opinion, mais cela aurait mérité quelques développements, expliquant par exemple les effets de l’intrusion de l’administration dans des activités professionnelles, techniques ou humaines. Pour l’auteur, le développement de l’éducation supérieure conduit à une stratification éducative et favorise le développement d’un subconscient inégalitaire : « Le problème n’est pas simplement que ceux qui sont en haut se voient au-dessus des autres, […] et se pensent supérieurs. » Cela leur permet aussi de vivre en vase clos et de ne s’intéresser qu’à eux, et explique effectivement la séparation culturelle des classes sociales que nous connaissons maintenant, que nous pouvons constater dans l’évolution des programmes de certaines chaînes de télévision, y compris publiques4, et qui est peut-être la cause des progrès du populisme. Todd ne relève pas la contradiction entre le sentiment de supériorité de « ceux qui sont en haut » et leur adhésion au principe d’égalité réelle.

L’évolution des structures familiales

Par un raisonnement de nature anthropologique, opposant la structure familiale de souche (catholiques inégalitaires) à la structure libérale égalitaire caractérisé par l’égalité des enfants dans les successions, l’auteur explique l’échec des politiques menées depuis Maastricht. En suivant la répartition par département des votes par catégories socio-professionnelles au cours de la période 1992-2018, il constate la perte de sens de cette structuration qui lui servait de cadre dans ses ouvrages précédents et dont l’explication est l’effondrement final du catholicisme. Terminant son chapitre par l’étude de la population immigrée, il constate la corrélation des prénoms arabo-musulmans avec l’indice de fécondité, dont « la croissance cumulée sur longue période finit par être substantielle » et influe sur les comportements. « Toute la difficulté est, sans nier cette réalité, de ne pas non plus en surestimer l’importance. » Todd se montre assez optimiste sur l’intégration de cette population, à condition que l’économie soit dynamique, qu’elle permette aux individus d’avancer, de gravir des échelons. Malheureusement, « dans ce contexte d’extraordinaire rigidité, on constate bel et bien une tendance au repli sur soi d’une partie des populations d’origine maghrébine. » On peut ajouter que cette situation, qu’il ne perçoit à mon avis que partiellement, perdure depuis plusieurs dizaines d’années sans susciter de réaction concrète des pouvoirs publics (certains disent même avec leur complicité).

Une typologie active de la société française

Le chapitre 4 présente « une typologie active de la société française » inspirée de Marx. L’auteur cherche à définir une classification de la population française qui ne soit pas seulement descriptive, mais aussi explicative. La haute administration (0,9 % de la population) est très liée aux détenteurs du capital (0,1 % de la population) et dirige le pays. Todd propose d’appeler cette classe « la stato-aristocratie » ou « aristocratie stato-financière », du fait que les hauts fonctionnaires des grands corps de l’État occupent les postes de responsabilité politique et participent à la direction des grandes entreprises françaises, parfois en alternance. Il y joint la magistrature considérée comme au service de l’État, c’est-à-dire de la haute fonction publique. L’Etat est devenu autonome, les hauts fonctionnaires agissant en toute liberté, sans contrôle démocratique réel ni responsabilité. Je pense que c’est vrai, et qu’on pourrait étendre cette réflexion à la Commission européenne. Joindre la magistrature à cette noblesse d’État me semble toutefois exagéré. La catégorie suivante est constituée des cadres et professions intellectuelles supérieures. Elle représente 19 % de la population française, est très hétérogène au plan des revenus et des niveaux de culture. L’auteur l’appelle « la petite bourgeoisie CPIS » et constate son impuissance politique et son illusion d’être privilégiée. Elle n’est pas aussi impuissante politiquement que Todd le prétend, joue un rôle important dans la diffusion des idées et dans les choix sociaux, par l’intermédiaire de nombreuses institutions et associations. La masse centrale des professions intermédiaires (agriculteurs, employés qualifiés, artisans, petits commerçants etc.) représente environ 50 % de la population, mais son effectif est en augmentation. C’est « la majorité atomisée », dont l’homogénéité n’existe que dans les niveaux de vie et par l’interaction des mariages. Le salaire net annuel moyen dans cette catégorie a commencé à baisser entre 1998 et 2004. Enfin, “le prolétariat”, comme dit volontairement Todd pour rendre hommage à Marx, est constitué des employés non qualifiés et des ouvriers. Il représente 30 % des actifs, dont 5 % d’origine extra-européenne. Par suite de la diminution de ses effectifs, le monde ouvrier ne joue plus de rôle directeur, même inconscient, dans la vie politique française. Contrairement à la classe ouvrière, les employés non qualifiés sont restés à peu près aussi nombreux pendant la désindustrialisation, l’effectif des intermédiaires a augmenté un peu, et l’effectif des cadres et professions intellectuelles supérieures (CPIS) est comparable maintenant à celui des ouvriers.

L’évolution des mentalités

Les approches ci-dessus sont de nature démographique, économique et sociologique. Le chapitre 5 termine cette première partie en abordant l’évolution des mentalités. Ce sujet a fait l’objet de nombreuses études auxquelles Todd se réfère, soit pour les contester, soit pour s’en inspirer. Si Marx est toujours présent, la common decency d’Orwell remise au goût du jour par Jean-Claude Michéa est évoquée mais rejetée. L’opposition entre l’épanouissement et le narcissisme (Ronald Inglehart et Christopher Lasch) n’est pas jugée très pertinente par l’auteur. L’enrichissement de la France entre 1950 et 1970 a libéré l’individu de beaucoup de contraintes matérielles et conduit, « à terme, à un repliement narcissique de l’individu sur lui-même », à la perte de la conscience de ses limites. Ce narcissisme explique, selon Todd, l’augmentation des suicides de type anomique suivant la définition de Durkheim. Son argumentation est fondée sur l’augmentation du taux de suicide, observée en France de 1968 à 1985 et donc simultanée à la disparition de nombreuses contraintes sociales. En toute rigueur, il aurait fallu observer uniquement les suicides anomiques pour vérifier la cohérence avec la théorie de Durkheim, mais son idée est vraisemblable. Inversement, la diminution de ce taux, très forte à partir de 1985, lui semble contraire. L’explication proposée par Todd est reprise d’Ehrenberg : l’apparition à partir de 1965 de médicaments (anxiolytiques et antidépresseurs) de plus en plus diffusés limite les suicides. Todd s’inspire encore d’Ehrenberg qui « met en rapport la chute du conflit intérieur et la chute du conflit social de manière très convaincante ». Il propose d’appliquer ce raisonnement à l’apparition des modèles d’effondrement sociaux ou écologiques qui prolifèrent actuellement et explique la baisse du taux de suicide des ouvriers par l’habitude du chômage, de la stagnation ou de la baisse des revenus, et l’absence d’espoir d’un changement. « Avec une mobilité sociale nulle, l’anomie durkheimienne est nulle. » Pourtant, l’augmentation en pourcentage de l’effectif de « la petite bourgeoisie CPIS » montre que l’ascenseur social a fonctionné. L’effondrement religieux qu’il observe est dû, selon lui, à l’évolution éducative, et provoque une mutation de la personnalité. Il entraîne celui de toutes les croyances collectives qui s’y opposaient : le communisme, la nation au sens gaulliste, la social-démocratie. La disparition du christianisme provoque ainsi l’atomisation de l’individu, « perdu dans ses aspirations ». Reliant l’individualisme et la vie collective à l’intégration sociale, en prenant l’exemple d’Athènes et de Rome, Todd termine par le concept de « l’homme diminué », mis en évidence par son contraire, « l’homme augmenté » par l’électronique ou la génétique. Ce concept aurait mérité d’être développé. Il termine son chapitre par un constat bien pessimiste : « la vérité ultime du moment est sans doute que la société française n’a jamais été aussi homogène dans son atomisation et ses chutes. Avec, au sommet, une caste de vrais riches. » L’expression « homogène dans son atomisation » est un oxymore qui a du sens. S’il a raison, comme je le crois, le déclin de la France est largement commencé.   Pour lire la deuxième partie. Pour lire la troisième partie Pour lire la quatrième partie
1 https://insee.fr/fr/statistiques/3676693?sommaire=3696937
2 Je n’aime pas ce terme, mais c’est celui qu’utilisent tous les chercheurs en sciences de l’éducation.
3 Foucart Thierry, « Enseignement et nouvelles technologies », Idées, n°137, pp.68-74, 2004.
4 Taddeï Frédéric: « Dans un paysage télévisuel sinistré, où les intellectuels, les chercheurs, les savants, les contestataires n'ont plus la parole et où les vrais débats ont totalement disparu, c'est la seule chaîne de télévision [RT France] qui m'ait donné carte blanche pour faire ce que je faisais dans Ce soir ou jamais : des émissions intelligentes, sans parti pris, dans lesquelles on pourra discuter de tout, entre gens qui savent de quoi ils parlent, qu'on ne voit pas ailleurs, et qui ne sont pas d'accord entre eux. » (Wikipedia)

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