Plaidoyer pour notre industrie

Plaidoyer pour notre industrie !

  Quand s’arrêtera donc la descente aux enfers de notre industrie en très grand danger !

Deux signaux qui devraient nous alerter, le premier est national et concerne la part de l’industrie dans le PIB.

Au début des années 2000, comme en Allemagne,  la part de l’industrie était de 22%, elle est passée, chez nos voisins, à 25,8% en 2018…. En France elle a chuté à 10 % !

Le second signal qui me touche personnellement, c’est la situation dans ma région, la Franche Comté, pourtant reconnue la plus industrialisée de France, et plus particulièrement mon village de 3000 habitants, Giromagny, situé au pied du Ballon d’Alsace et qui m’a accueilli lorsque j’ai voulu développer mon activité dans des locaux plus grands.

Il y avait en 1990, moi y compris, 7 entreprises industrielles dont une de plus de 200 salariés à ce jour il n’en reste plus qu’une, celle que j’ai créé, ULTRALU avec 35 employés !

COMMENT EN SOMMES NOUS ARRIVE-LA ?

Je pense que tout a commencé en 2001 avec Alcatel et son « patron » Serge Tchuruk qui a défendu une idée qui lui a paru géniale … » Une entreprise sans usines «  pour arriver tout naturellement à « une usine sans ouvriers » :  Après avoir fusionné avec Lucent en 2015 le groupe se fait racheter par Nokia qui, en 2016 en possède 95%des droits de vote.

Bien entendu, aidé par les 35h et la retraite à 60 ans il ne pouvait en être autrement : Dans la vie active un employé français travaille 30% de moins que son collègue d’outre Rhin !

Pendant que nos amis allemands jouaient à fond la carte industrie nous, en France, nous étions persuadé que l’avenir économique de notre pays serait dans le Service, oubliant au passage que le plus grand « consommateur de service «  était en fin de compte…L’industrie.

En effet, depuis les années 1980 date à laquelle l’effectif industrie/service était équivalent, chacun 23% des emplois en France, en 2016 c’était 10 % pour l’industrie (moins 13points) mais seulement 30% pour le service (plus 7 points) donc une perte d’emplois de 5 points (source insee.fr).

QUELLE EN SONT LES CONSÉQUENCES ?

Elles sont nombreuses et prévisibles :

+ Tout d’abord un chômage structurel augmenté, le delta par rapport à nos voisins que l’on traîne depuis une quinzaine d’années reste bloqué à +5 points.

+ Une grande dépendance sur des produits stratégiques depuis les masques, les tests et les vaccins Covid19 mais aussi notre sécurité nationale avec, par exemple, notre porte avion Charles De Gaulle qui, depuis le rachat d’Alstom Power par GE, ne peut entretenir son pont d’envol qu’avec l’accord des américains 

+ Une balance commerciale négative depuis 2004. Nous affichons, pour l’année 2018 un déficit de 60 Mds€ alors que l’Allemagne est en excédent de 228 Mds€.

+ La perte de plus de 50% de nos capacités industrielles a amputé nos rentrées fiscales et sociales que L’État a essayé de compenser par une hausse des cotisations et impôts de tout genre (impôts de production principalement) pénalisant encore plus nos entreprises, ce qu’il a finalement admis, mais pour autant il n’a pas cessé d’augmenter ses dépenses, cette fois ci par de la dette, honteusement sur le dos de nos enfants et petits-enfants !

+ Nos entreprises, principalement industrielles, pénalisées par une ponction nettement supérieure à nos concurrents étrangers, ont été obligées de rogner sur leur marge pour se maintenir dans la course, réduisant alors leur fonds propres, donc leur trésorerie ce qui les rend vulnérables en temps de crise.

+ Cette vulnérabilité en fait des proies toutes trouvées pour les « requins » internationaux et c’est comme cela que notre tissu industriel disparaît irrésistiblement et ça continue !

+ Beaucoup plus sournois, mais très nocif à terme, notre « déclassement » peut mettre en péril notre participation à l’Europe, voir la faire exploser !

LES MESURES URGENTES INDISPENSABLES.

Elles sont connues, mais aucun décideur n’ose s’y aventurer. C’est, d’une part un choc de simplification administrative (enclenché par F. Hollande mais très vite abandonné), alléger la réglementation pour les TPE & PME, et surtout une baisse importante des charges et impôts afin de revenir au niveau de l’Allemagne, en faisant un « copier-coller » des réformes dites Hartz 10 mises en place par M. Schroeder (socialiste je le rappelle).

Il faut impérativement et très rapidement diviser par deux les pressions fiscales et sociales sur toutes les entreprises en rapport avec l’industrie. Je rappelle que les charges sociales restent, 2 fois plus élevées qu’en Allemagne sur un salaire à 4000 € et 3 fois plus sur celui de 8000 €.

Ces mesures ne seraient pas aussi pénalisantes que l’on pourrait croire pour le budget de L’État, ça lui sera même à terme bénéfique en application de la « courbe de Laffer » où le « trop d’impôt tue l’impôt », applicable aussi au social.

En effet en divisant par deux les charges sociales on peut très bien supposer que l’on retrouve à moyen terme le niveau d’industrie dans le PIB des années 2000, entraînant le doublement de l’effectif : Charges divisées par deux sur un effectif multiplié par deux égal rentrées identiques !

Un cercle vertueux s’enclencherait alors avec moins de chômeurs à indemniser, c’est-à-dire environ 15Mds € sur les 31 dépensés chaque année : Tout bénéfice pour les comptes de l’Etat !

UN COMBAT POUR LES PRÉSIDENTIELLES DE 2022

Un très bon programme pour un candidat à la présidentielle qui s’afficherait en véritable libéral, c’est-à-dire qui sait tout simplement compter !

C. GOUDRON

Lire aussi : " L'entreprise 6.0, mon combat "

Article paru dans Contrepoints sous le titre : " Industrie : ce qu'il faut faire d'urgence pour la sauver ".


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